Qu’est ce que le petit prince ?
 
Le thème du petit prince me fait penser à un concept, celui d'enfant divin. Cet enfant que nous  avons en chacun de nous. Pour le dire en mots simples c'est cette partie de nous affective, émotive, sensible que nous devons aimer d'une main  aimante et ferme.  Le rapport que nous avons avec lui est souvent construit sur le modèle du rapport qu’avaient nos parents avec nous même.  Plus nous nous cachons notre côté sensible et le réprimons durement, plus nous souffrons , plus nous répétons l’apprentissage d’une leçon malheureuse.
 
Malheureusement  beaucoup poursuivent cette tâche de malaimance vis a vis d’eux même car ils pensent que cela est plus réaliste et plus adulte … en effet,  sinon,  pourquoi papa et maman l’auraient-ils  fait ? et pourquoi eux  qui sont de bons enfants (  Ce qui est vrai puisqu’il ont bien appris la leçon ) devraient ils arrêter ?
 
Faire le choix de s’aimer pour de vrai, avec ce « petit bonhomme «  ou cette « petite bonne femme » en nous, n’est pas facile … certains vont jusqu'à mobiliser des connaissances intellectuelles pour justifier de ne pas s'ouvrir à eux-même  et de ne pas aimer pour de vrai cette partie d’eux même . On appelle  ça des résistances.
 
Tiens … il y en a même qui valent le détour . Par exemple elles prennent même parfois la forme de discours psy , « ça rend fou de se parler»  , « ça rend narcissique » ,    « ça rend égocentrique … » , « c’est régressif » . Ce qui n’est évidemment pas le cas, bien au contraire, mais par contre oblige à sortir du baratin pour faire face à soi pour de vrai .
 Et là … l’enfant a souvent peur … il faut donc l’aider ( parfois se faire aider. Ça demande ça aussi du courage )  … quand on choisit évidemment cette « voie »(1) .
 
Si nous choisissons la « voie » du « petit prince » , de la « petite princesse » nous avons de grande chance de ne pas rester dans les comportement puérils et immatures, puisque précisément nous grandissons un peu plus chaque jour en profondeur et entièrement. Fort de cela nous gagnons en force et apprenons à nous accepter et à agir en adulte. Faute de quoi notre véritable moi ne se  développe pas ... c'est ce qui donne dans ce cas là le côté par  exemple robotique , formaté , dur, tout puissant et déprimé que nous  trouvons parfois soit en nous soit dans les autres.
 
… Ah oui à propos,  c’est le petit prince qui a les clefs du coffre fort intérieur de vos émotions et non de votre raison. On comprends dès lors pourquoi il vaut mieux ne pas être en guerre avec soi pour se maîtriser. Car par la guerre on  peut
 peut-être parfois avoir les clefs d’une ville mais dans quel état ?… et pour combien de temps … ? Souvent l’enfant intérieur maltraité lâche son bourreau  au moment ou il ne faudrait pas … par exemple transi de peur en pleine réunion ou exposé de travail …  comment pourrait-il penser autrement s’il est maltraité chaque fois que quelque chose d’important se déroule … le voilà conditionné à l’angoisse … au nom d’une maîtrise qui ne maîtrise rien … il craque donc !
 
La vraie maitrise ne consiste-t-elle pas  a se ressentir en confiance , s'avoir s'ouvrir et se fermer naturellement ... lâcher prise vis a vis de soi en confiance ?

Il n’y a là pas de raisons à l'immaturité de ce modèle de "maîtrise qui ne maîtrise rien" , liée au sexe, à la  classe sociale, aux diplômes, mais pas  à l'âge en la matière, car il s’agit de maturité psychoaffective ( tout cela joue un peu évidemment mais c’est le rapport vis a vis de soi qui est fondamental ). On peut avoir 40 – 50 ans , être brillant intellectuellement,  être en responsabilité, être possédant de biens importants… et ne pas avoir développé une maturité intérieure assez importante pour se sentir au mieux avec soi même ( et donc les autres ).
 
D’ailleurs « mature » nous ne le sommes jamais totalement et « devons » continuellement travailler , apprendre  sur nous même …
 
 
 
 
M. Frederic Fappani
    Psychothérapeute.

http://www.arfe-cursus.com/
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 (1) - voix, voie : Ici les deux peuvent s’écrire . Puisqu’il s’agit bien de suivre ( on discute avec soi  du trajet )  cette petite parole qui vient du ventre mais qui  est aussi un chemin. pour la situer ... L’enfant intérieur se situe autour du plexus solaris (  « nombril » mais rayonne sur une zone plus large : ventre ,  sexe,  cœur et évidemment  a une emprise sur la raison ).